L’équipe de Rodéo Fx au Canada a enfin terminé ses travaux sur les effets numériques de ON/OFF. Un travail délicat à dose homéopathique qui s’est échelonné sur un an et deux mois. Je remercie bien évidemment toute l’équipe de Rodéo FX qui a pris part au projet et ce depuis novembre 2010. Date de notre entrevue dans leurs locaux. À cette époque, même s’ils avaient déjà travaillé sur des projets conséquents hollywoodiens, il n’était pas la super structure qu’ils sont depuis maintenant deux ans. Du flaire ? peut-être. En tout cas, là au bon moment !
La difficulté aura encore une fois été l’attente. Forcément lorsqu’on a le soutien d’une société vfx comme celle-ci. On est rassuré au niveau du rendu. Mais on ne peut rien faire contre cette attente qui paraît interminable. Quand bien même, cela en vaut la chandelle et ce pour plusieurs raisons indéniables dans le parcours d’un réalisateur émergent. Non seulement, il est déjà inimaginable de penser un court-métrage dont l’action se situe en apesanteur. Cela demande une logistique conséquente, des astuces et forcements des moyens financiers hors normes pour une production de court-métrage qui plus est, indépendante. Mais surtout, on acquiert un gain d’expérience incroyablement conséquent. Je ne regarderais plus jamais de la même manière les films qui nécessitent énormément de travaux numériques. Il en faut du talent pour être derrière un film avec près de 2000 plans truqués. Il en faut de l’assiduité, de la patience. Le découpage en fond vert intégral ne se pense pas de la même manière que lorsque le décor est déjà installé. Imaginés maintenant que l’on vous enlève sol et plafond ? Les repères dans l’espace deviennent ingérables ! Et si vous ne vous accrochez pas… vous pouvez perdre pied facilement. Arrivé au montage, vous êtes d’autant plus frustré que vous n’avez toujours pas votre film vu que les images restent à être travaillées en post production vfx. En cela, je suis fier et heureux d’avoir vécu cette expérience car elle vous fait prendre conscience d’énormément de paramètre en matière de découpage et de gestion de l’espace. On ne peut que ressortir grandi, aux côtés d’ingénieurs artistes qui vous font profiter de leur savoir-faire, expertise et analyse. Et ce, à toutes les échelles de la production d’un film.
C’est donc une étape qui se termine. La prochaine étape, et non la moindre, est celle du son: sound design et musique. Là encore un travail passionnant et hautement créatif nous attend.
Durant plus d’un an, j’ai eu la sensation d’avoir fait reposer le film sur ces effets numériques. Normal me diriez-vous, tu bossais dessus. Mais lorsque je me mets à regarder le film dans son entier, je m’aperçois bien que ce n’est pas ce qui fait le film. Rien n’est gratuit, les vfx sont au service à la fois de la thématique (post-humain) mais aussi sa narration. Et jusqu’à preuve du contraire, on ne peut toujours pas mettre en scène un film réellement dans l’espace. Que Dieu me garde de ce défi… je suis bien capable de me le mettre en tête.
Cette tête qui ne se refuse rien…
T.L